Obama, le battu d’hier s’est bien relevé

Obama conference fin anneeAvant même de se plonger dans les eaux chaudes du pacifique lors de ses vacances hawaïennes, Barack Obama semble avoir déjà pris un bain de jouvence dans les marécages de Washington. C’est un Obama plein d’énergie et d’optimisme, ferraillant avec humour et bonne humeur avec la presse lors de sa traditionnelle conférence de fin d’année vendredi à la Maison Blanche. On est loin du président à la mine abattue, aux yeux cernés après une nuit sans sommeil qui, l’air fataliste, les épaules affaissés, commentait le 5 décembre la cuisante défaite de son parti Démocrate aux élections de mi-mandat aux USA.


Obama a puisé de nouvelles forces dans son envoi au tapis ! Certains commentateurs l’avaient déjà affublé du costume du proverbial « Lame Duck », ce titre de canard boiteux auquel chaque président – en fin de parcours – essaie d’échapper. Pas de canard pour Obama, mais plutôt du lion. Le président américain, qui n’a plus à affronter le verdict des urnes, se sent libéré. Il a encore deux ans à se déplacer à bord de « Air Force One », symbole de la puissance, et il entend utiliser à fond les pouvoirs qui lui confèrent sa fonction, outrepassant – si besoin est – un Congrès qui à partir de janvier sera entre les mains des Républicains, lesquels sont bien décidés à rendre la fin de son mandat difficile. Chaque fois qu’il le pourra, Obama agira par décret présidentiel prenant des mesures qui ne requièrent pas l’accord du Législatif. C’est ce qu’il a déjà fait en autorisant 4 millions de sans-papiers à éviter l’expulsion des USA.
Mais le signe le plus évident de la vitalité politique du président Obama retrouvée a été son annonce d’une normalisation des relations avec Cuba après près de 50 ans de brouille. Certes, il ne peut lever seul un embargo anachronique, il a besoin pour cela du Congrès. Mais il a le pouvoir de d’en assouplir l’application.
Sur le front intérieur, Obama entend aussi laisser sa marque au cours des deux prochaines années. L’une des réformes à laquelle il pourrait s’attacher de façon beaucoup plus ferme que pour le passé, c’est celle du système de justice qui – en dépit d’avoir à sa tête son premier ministre noir – continuait d’être moins équitable à l’égard des minorités, notamment celle des afro-américains.
Barack Obama a comparé la fin de son mandat au dernier quart d’heure d’un match de football, « il s’y passe des choses intéressantes », a-t-il dit, et il entend bien sortir par la grande porte.
Dans les médias, Obama a plutôt bien réussi le début de son dernier acte. Il a mérité son collier de fleurs hawaïen.

 

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Comments

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